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victoire la rouge.

pour la faire danser aux soirées du dimanche, quand le violoneux passait par là et qu’il s’arrêtait à racler un air, pour l’histoire de boire un coup.

Elle paraissait toute pareille aux autres maintenant, sans qu’on pût soupçonner ce qu’elle cachait. Il lui venait même de la considération pour son honnêteté et son courage, et souvent les bonnes femmes disaient à leurs filles que plût à Dieu qu’elles ressemblassent à la Victoire !

Tout ce bonheur lui arrivant, après tant d’années noires. Victoire devint toute gaie et même un peu folle, comme il était dans ses goûts, du reste, et si alléchée à vivre qu’elle prenait du plaisir permis tant qu’elle en pouvait, sans nuire à son prochain, ni à son travail, bien entendu.

Maintenant, elle allait aux frairies, aux danses, aux noces, partout où les maîtres la voulaient laisser courir, lui confiant même