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victoire la rouge.

Elle rebroussa chemin, un peu honteuse d’être examinée par les gens qui l’avaient déjà vue passer, traînant son paquet, et qui la revoyaient à la nuit, rôdant autour des fermes avec son air farouche. Elle en aperçut qui demeuraient sur leur porte, comme pour la surveiller. Elle s’imagina d’un coup qu’elle était reconnue et qu’on allait lui jeter des pierres ou lâcher des chiens après elle. Alors, elle prit sa course, et revint tout à la nuit à l’auberge de la Chapelle où elle avait mangé le matin. Comme elle avait bien payé, on lui fit bon visage, et on la fit coucher après qu’elle eut soupé avec les gens de la maison, et même aidé la femme à ranger sa vaisselle, pour se faire bien venir.

De fait, on la traita bien, et elle put y prendre gîte, pour, de là, courir le pays, cherchant une place. Seulement on lui gardait ses hardes dans un coin, afin de se payer si elle venait à faire des dettes à l’auberge.