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victoire la rouge.

parla comme eux, s’inquiétant. Même elle paraissait joliment s’y connaître, à tout ce qu’elle disait.

Alors, montrant son paquet, elle dit qu’elle allait se louer, et elle demanda si l’on savait une place dans l’endroit. Personne ne savait, parce que les servantes ne changeaient qu’à la mi-août et se louaient pour un an. Mais elle pourrait faire des journées, en attendant.

— Oui bien, répondait la Victoire.

Elle s’arrêta comme eux à l’auberge, où elle les fit rire tant elle s’emplit de nourriture. Puis, comme ils repartaient, elle demeura seule sur la route avec son paquet.

Dans la journée, elle poussa jusqu’à Lille, une grande commune, avec des maisons bourgeoises où elle n’osa pas entrer s’offrir, parce que dans ces maisons-là on demandait à prendre des renseignements, tandis que les paysans ne regardaient qu’à la vaillantise, sans plus chercher.