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victoire la rouge.

Des gens lui avaient déjà demandé d’où elle venait et où elle allait. Cela l’obligea à chercher une chose à répondre, car elle se faisait regarder de travers à demeurer toujours sans rien dire. Même elle n’osa pas, avant d’avoir inventé une raison, frapper à aucune porte pour demander le coucher.

Elle tourna vers les bois au moment où le jour mourait, et elle chercha un coin parmi les fougères, loin du chemin. Sous des chênes en taillis, qui faisaient tout autour comme des murailles vertes, elle battit les herbes, les foula, les écarta, en jetant son paquet pour y poser sa tête. Les fougères se redressaient autour d’elle quand elle fut étalée énorme, tout de son long sous les chênes.

Par les trous, dans la feuillée, elle voyait le ciel pâle où les étoiles venaient se coller une à une, comme des mouches d’or sur un plafond bleu. Elle respirait à large souffle