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victoire la rouge.

C’était fini : elle s’abandonnait.

Le brigadier la tira un peu en arrière ; d’un geste amical, il continua à l’interroger tout bas. Elle balbutiait, ne comprenant pas toujours. Enfin, elle allongea la main dans la direction des bois en faisant un sanglot qui s’entendit jusqu’à la porte où les paysans regardaient. Les femmes, entendant pleurer, sortirent leurs mouchoirs, tandis que madame Maleyrac haussait brutalement les épaules.

Maintenant Victoire marchait tranquillement entre les deux gendarmes.

La foule des paysans s’était grossie des gens qui passaient, les uns allant au travail, la bêche sur l’épaule, et tout le monde suivait, traîné par la curiosité de ce drame. Cela remplissait le chemin étroit qui menait, à travers champs, dans la direction des taillis dont on apercevait les branches claires déjà toutes mouchetées d’un vert tendre.