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victoire la rouge.

des prés ; Faraud t’apprendra. Ici, Faraud ! Mais va donc, grosse bête.

Victoire suivit les moutons.

Elle marcha derrière eux, docilement, s’arrêtant lorsqu’ils s’arrêtaient, courant dès qu’ils prenaient la course. Elle trouva cela très-amusant et pas difficile.

La saison était bonne, en juin, par là ; il y avait de l’herbe plein les fossés de chaque côté de la route nationale qui coupait en deux le village du Grand-Change. Les bêtes dévalaient le long des talus avec des sauts de croupe joyeux et des tortillements du cou qui faisaient s’esclaffer Victoire. Elle tapait dans ses mains et levait la jambe pour se faire voir comme les moutons dansaient. Mais Faraud jappait alors et happait sa jupe, comprenant bien qu’il avait une bête de plus à garder.

Quand ils atteignirent le bois, les moutons s’éparpillèrent, cherchant l’herbe fine