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victoire la rouge.

Pourtant elle pensait quelquefois qu’il n’était pas possible qu’il fût demeuré insensible s’il avait lu sa lettre.

Alors elle cherchait des raisons pour l’excuser et pour espérer encore. Un soldat, il était peut-être à la guerre ! Est-ce qu’elle savait ? Sa pensée travailla sur un autre objet.

Maintenant elle écoutait ce que M. Maleyrac lisait tout haut, tous les matins après son déjeuner, dans le journal de madame Maleyrac. C’était le sien parce qu’elle s’y était abonnée pour le feuilleton, un drame horrible, où l’on racontait comment des gens très-adroits volent, tuent, empoisonnent, violent et assassinent, le tout avec des ruses très-intéressantes pour échapper à la justice et à la loi. Cette lecture édifiante, madame Maleyrac l’absorbait dès son lever, tandis qu’elle prenait son café, les pieds sur une chaufferette.

Et quand on venait à table pour le