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victoire la rouge.

poudrée de blanc par le grésil ; le soleil pâle n’échauffait point l’air, mais il rendait moins âpre le coup de fouet qui cinglait en plein le visage rouge de la Victoire, dans la rapidité de sa course. Elle soufflait d’un souffle énorme, qui s’échappait en buée blanche au devant de sa bouche, et les gens qui passaient disaient, la voyant aller ainsi :

— Une rude fille tout de même !

Elle mit deux heures pour arriver où il lui en fallait bien trois, chargée comme elle l’était. Mais elle fit une pause dans la cuisine de mademoiselle Maleyrac, et, avec son air de grosse bête, elle se fit dire ce qu’elle voulait savoir : le beau dragon, le frère du marié était en garnison à Versailles.

— C’était-il loin, Versailles ?

Elle amusa beaucoup en demandant combien de jours il lui faudrait pour y aller à pied.

Puis elle sortit par la ville, après avoir