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victoire la rouge.

à dire sur sa sagesse. Jamais elle ne s’était laissée embrasser par les garçons, parce qu’elle se rappelait comme ça la rendait toute bête et plus molle qu’une guenille. Elle l’avait même bourré de coups de poing toute la journée de la noce, ce beau dragon qui lui disait dans l’oreille des choses si douces, qu’elle en avait l’estomac retourné comme si elle allait faire une maladie. Et puis le soir… elle ne savait plus. Mais ce n’était pas sa faute.

Elle lui avait bien dit qu’elle ne voulait pas ! Maintenant, tout le malheur était pour elle.

Et en remuant ces idées dans sa tête, Victoire pensait (quelquefois à ce beau dragon, si tendre, qui lui viendrait en aide, peut-être, si elle pouvait lui dire.

Dans son isolement absolu de tout être humain qui prît pitié d’elle, celui-ci lui revenait de plus en plus à la pensée, comme un unique espoir.