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iii

La baronne de Monthaut déjeune seule dans sa chambre, près du feu, allongée, sa robe traînée dans les cendres. En mangeant, elle parcourt les journaux, le coude appuyé sur le guéridon, la tête renversée.

On la nomme dans tous les comptes rendus des fêtes et des bals. On l’a admirée partout, même où elle n’était pas.

Elle rit largement, sa poitrine saute, blanche, dans le bâillement du peignoir à peine noué.

Le baron est venu tout à l’heure demander de l’argent. Elle a répondu qu’elle n’en avait pas. Mais que, s’il le désirait, elle prendrait un amant pour lui en donner. Il l’a menacée d’un soufflet. Elle lui a ri au nez.

Maintenant qu’il est parti, elle déjeune, gaie, épanouie. Ensuite elle ira rue de la Paix chercher