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« Vous semblez dire que toutes les natures d’hommes, sans exception, sont basses, viles, égoïstes, intéressées, libertines, despotiques. Pourquoi alors me laisser prendre à l’éclat de votre génie et au charme de votre personne ? J’aurai beau faire. Vous direz : c’est un homme, donc, etc… à mort, aux gémonies : alors, à quoi bon vous aimer ? Appartenant au sexe infâme, réprouvé par vous, puis-je même prétendre à une simple amitié ?

« Voilà quelques-uns des points d’interrogation que je me pose et qui m’attirent d’autant plus vers vous, ô vous qui avez pris cependant un nom d’homme, ô Sylvère !

« José de Meyrac.


« P.-S. — Je viens de lire votre deuxième volume et je veux vous le dire tout de suite : c’est admirable. »

. . . . . . . . . . . . . . .

« Où trouvez-vous ces scènes dramatiques, cette vue profonde ? Comment en quatre coups de crayon, donnez-vous le sentiment du froid ou du chaud ?…

« Il faudra que nous reparlions de vous, car je vous ai sentie malheureuse et pour que votre génie puisse librement se développer, il faut que vous soyez heureuse et tranquille.

« Quel est votre passé ? Quel est votre présent ? Avez-vous des amitiés sûres ? Avez-vous un amour réconfortant au cœur ?… Je n’ai pas le droit de vous demander ces choses, mais voici ce que je vous prie de noter dans vos tablettes. Comme j’ai quelque crédit dans les sphères — c’est ainsi qu’on parle en néo-français, — du gouvernement, si jamais, par quelque hasard, d’une manière ou de l’autre, vous vous trouviez dans une position critique, difficile, en danger de perdre