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juchés sur la boîte en bois percée de trous en laquelle luisait une écuelle garnie de braise.

— Janie, reprit Sylvère, j’attends quelqu’un tout à l’heure ; vous ne congédierez pas, comme c’est votre habitude, mais vous ferez entrer cette personne au salon.

— Qui c’est-il ? demanda la servante, qui avait vu naître Sylvère.

— Un monsieur.

— Un monsieur ! bonne sainte Vierge ? C’est donc pas M. Paul ?

— Non, Janie.

— Alors qui que ça peut bien être, que vous vous soyez mise ainsi sur votre trente-et-un pour le recevoir ?

— C’est un confrère qui s’intéresse à moi.

— Hé ! dites donc, madame !

Sylvère s’en allait.

— … Ça sera-t-il quelqu’un qui vous ferait acheter vos livres ?

— Probablement, Janie.

— Ah ! merci Dieu ! ça ne viendrait pas trop tôt.

On sonnait. Elle jeta ses légumes, et les mains tout embaumées de parfums frais, elle alla vivement introduire le visiteur.

— Votre nom, s’il vous plaît, sans vous offenser, dit-elle au nouveau venu.

— José de Meyrac.

La particule rassurait toujours Janie. Elle sourit et partit chercher Sylvère.

Dès l’entrée, M. de Meyrac avait tout de suite compris qu'il était chez une tranquille honnête femme, d’essence bourgeoise, corrigée par un goût d’artiste. Une poupée sur un meuble l’intrigua : il souleva le joujou, et il contemplait dans son costume de pê-