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camaraderie, les coups d’épaule que l’on se donne, quelquefois forcément, entre hommes ; il lui manque surtout, près d’elle, l’homme, le mari ou l’amant, celui enfin qui doit faire la préface de l’œuvre d’une femme, comme disait Mme de Girardin, et sans lequel ou lesquels elle est fatalement mise à l’écart.

Nous ne valons pas grand’chose, tous, tant que nous sommes, conclut d’Harssay, en frappant amicalement sur l’épaule de Meyrac.

Celui-ci se redressa, prêt à se récrier pour son compte. Mais il se tut, rêveur.




« A Madame Sylvère du Parclet,

« Madame, depuis que vous avez publié votre première ligne, nul n’a plus admiré que moi votre merveilleux talent.

« S’il pouvait vous être agréable de vous entendre dire, de vive voix, combien j’admire vos conceptions, vos pensées, et la forme que vous donnez a ces pensées, j’en serais tout simplement heureux.

« Par le temps qui court, madame, il est si rare de rencontrer des occasions d’admirer, et c’est si bon de pouvoir dire du fond du cœur son admiration.

« Croyez-moi, madame, après avoir pardonné mon indiscrétion, votre très obéissant et très respectueux :


« José de Meyrac. »

6 avril.


Sylvère habitait un très vieil hôtel du Marais, rue des Francs-Bourgeois, au fond de la cour, le devant de l’hôtel avait subi des transformations, tandis que le corps de bâtiment, précédé d’une cour sablée, avait