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pas par quatre chemins, mon frère !… Je t’en supplie, réponds-nous, réponds-moi, veux-je dire, et tout de suite car nous sommes bien inquiets et bien malheureux…

« Ton affectionnée Louise Ruper. »


« Ma chère Loulou, avant de répondre à ta lettre, un mot. Tu me dis que M. Paul Ruper m’aime. Ensuite ? Grand’mère est vieille, et veut que je me marie ; je le désire aussi. Mais nous n’avons reçu aucune proposition de ta famille ; il paraît même qu’elle n’en fera pas ; je suis trop pauvre pour elle. Pourtant grand’mère peut se tromper. Réponds franchement : oui ou non ; je te dirai ensuite ce que tu veux savoir.

« Ton amie Sylvère. »


« Hélas ! ma chérie, j’ai bien peur que ta fierté ne veuille pas nous faire grâce. Paul est désespéré, car la cruelle vérité, la voici : papa ne veut pas.

« Ce que nous l’avons prié, supplié, imploré ?… Ce qu’il y a eu de scènes à la maison depuis huit jours !… Mais nous avons hérité de son entêtement, nous deux. Pour mon compte, je lui ai tenu ce discours : « Lorsqu’il me plaira d’épouser quelqu’un, si vous n’y consentez pas de bonne grâce, je me ferai enlever, tout simplement ». Et Paul a ajouté : Pour moi, aussitôt que mon âge me permettra de vous faire envoyer des sommations respectueuses, si Mlle du Parclet veut bien m’attendre jusque-là, nous nous marierons malgré vous, malgré tous !

« C’est crâne, n’est-ce pas ?

« Mais voilà où nous en sommes, ma pauvre Sylvère. Vous ne pourriez vous marier que dans quatre