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Et tu n’as pas ouvert à l’envoyé mystérieux ; tu as perdu cette dernière chance de salut…

Aussi, pourquoi a-t-il été si prompt à s’en aller ? S’il était demeuré, attendant que l’on réfléchît !… On ne peut se décider ainsi, brusquement, à courir vers l’inconnu qui passe, alors qu’on est occupé à mourir, et que déjà…

Oh !… Est-il possible ?… Encore ?… Un carillon, cette fois, pressé, anxieux, comme si l’on avait peur… comme si l’on devinait… Allons ! soit !… si c’est toi, Destinée, qui veux marquer ta volonté hautaine, je t’obéis… Aussi bien suis-je une épave à la mer… Passe le flot, et qu’il m’entraîne ! ici ou là, qu’importe !…

Je cours.

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Dernier post-scriptum :

Ma chère Louise,

Mes pressentiments ne me trompaient pas. C’était bien le Destin qui passait. Il venait à son heure.

Maintenant, je ferme ma lettre et adieu, car vraisemblablement, je ne te reverrai plus.

Je pars ce soir pour l’Orient. Et mon compagnon de route se nomme : José de Meyrac.

Je l’avais oublié ; mais Dieu est bon.