— Comment je travaille ? Mais je ne travaille pas. Fi ! Je perds mon temps à griffonner des choses…
— Adorables !… mais qui vous viennent ?…
— Je ne sais. Cela dépend !
— De quoi ?
— Du temps qu’il fait, de la robe que je porte, du parfum que j’ai choisi le matin…
— Très important le parfum, appuya sérieusement Mme Auber.
— De l’état de mes nerfs… continua Sylvère et aussi du papier…
— Satiné, n’est-ce pas ?
— Oh ! du velours !… et encore de la couleur de l’encre. Toutefois, si mes doigts sont tachés, j’en ai pour huit jours à ne plus rien écrire. Je boude ma plume !
— Elle est exquise !
— Un tempérament !
— Une originalité !
Sylvère ne put s’empêcher de dire, en les regardant toutes d’un beau regard railleur :
— Et comme tout cela se découvre, n’est-ce pas ?
Une gêne suivit, Mais Mme Auber, sans broncher, brûla ses vaisseaux et adressa à Mme du Parclet une invitation en règle. Maintenant, elle ne saurait plus se passer de la voir !
— Malheureusement, la saison est finie, répondit ironiquement Sylvère.
— Pas pour nous, répliqua Mme Lagé, parvenue au premier rang des fanatiques ; et si vos occupations littéraires vous retiennent à Paris, chère madame, j’espère bien…
— Comment donc ! exclama Sylvère, avec un haut-le-cœur insurmontable
Mais Baringer, qui s’était un instant discrètement