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sée. L’engouement devint général. Et les louanges montèrent, et les dernières venues exaltèrent jusqu’au génie ce talent désormais consacré par un éclatant déshonneur.

L’on eût dit, maintenant, que Mme du Parclet voulait charmer. Adorable, en son attitude de souveraine bienveillante, elle répondait avec des paroles exquises, qui ressemblaient à des promesses voilées, à des engagements discrets, et qui secouaient autour d’elle, ainsi que des envolées de fleurs, d’inexprimables espérances.

Et des adorations s’éveillèrent, enveloppant la favorite d’un murmure s’élargissant.

Soudain Mme de Bléry se dressa devant elle, sérieuse, très pale, et, sans un mot, la regarda. Mais Sylvère détourna les yeux.

Alors Louise se rapprocha, et avec une sorte de frisson, lui toucha légèrement l’épaule.

Sans se retourner, Mme du Parclet éleva son éventail jusqu’à ses lèvres et derrière, très bas, parla :

— Louise, laisse-moi… va-t’en…

— Un seul mot.

Et Mme de Bléry s’était penchée.

— Tu es… tu appartiens à cet homme ?

— Non,… pas encore.

— Oh ! Sylvère, viens, suis-moi, tout de suite ; sauvons-nous, je t’en supplie !…

— Trop tard !

— Mais, malheureuse, c’est la honte irrémédiable !

— Allons donc ! Regarde et écoute.

— Sylvère !

— Va-t’en ! Tu me fais mal. Et j’ai besoin de tout mon courage. Laisse-moi…

— Ah ! Enfin…