Naïvement il demanda :
— Me trompé-je ? Que lui reproche-t-on ?
— Mais, cher maître, vous me demandez cela comme si je la connaissais ?
— Ah ! vous… N’écrit-elle pas dans votre Revue ?
— Oui ; mon mari lui trouve un certain talent.
— Et vous ne la recevez pas ?
— J’ai des filles, monsieur d’Harssay.
— Et, toutes charmantes, chère madame ; mais, encore une fois, car vous m’intéressez, qu’a donc contre elle Mme du Parclet pour qu’on la tienne ainsi a l’écart d’un monde qui est le sien et où elle a tous les droits d’être reçue et accueillie ! Car il me semble qu’ici, excepté Mme Turmal, toutes les femmes lui font grise mine.
— Que voulez-vous, monsieur d’Harssay, on ne peut cependant pas ouvrir son salon à toutes les… inconnues, vous voyez que je suis polie, qui sous le prétexte d’un talent littéraire, plus ou moins contesté, viennent frapper à la porte d'une Revue ou d’un journal. On les reçoit… au bureau, cela suffit.
— Mme du Parclet n’est pas une de ces inconnues dont vous parlez, madame. On sait qui elle est, d’où elle vient, comment elle vit…
— Pardon, on ne sait rien du tout, que ce qu’il lui a plu de dire. Elle se prétend mariée ; où est le mari ? A la campagne, dit-on. Bien étrange, ce mari aux champs, pendant que sa femme court les bureaux de rédaction.
— Il y a parfois de cruelles nécessités dans la vie, madame.
— C’est possible, mais il y a aussi de malpropres intrigues, avouez-le. Et d’ ailleurs de quoi vit-elle ici, seule, avec un enfant ?…