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A ces hauteurs, et, dans ce silence lumineux des espaces, la pensée s’affine, en même temps qu’elle devient la dominante de vos sensations. On ne vit plus que par la puissance de l’idée contemplative ; le corps allégé se tait. Et un bonheur inexprimable enveloppe l’être conquis à ce prélude de dématérialisation.

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Le cri d’une mouette, la chute d’un peu de cette terre rouge qui zèbre de laque les rocs crayeux de la falaise, le bourdonnement d’une mouche, un coup de vent qui vous frôle et vous jette, en passant, des mots mystérieux, en voilà assez pour composer une symphonie qui complète l’idéale volupté dont tout l’être frémit et vibre.

Cependant, pour fleurir les herbes, des grappes de coccinelles s’y suspendent en boutons : leurs rouges élytres s’écartant pour l’envolée semblent l’éclosion subite d’une fleurette sanglante.

Et, comme des papillons blancs, les voiles des pêcheurs rasent le flot lointain.

Baignés dans cet azur et dans ces cercles de lumières diffuses, les yeux, où toute vie est montée, se pâment dans des délices de clartés. Ils se pâment et la rosée qui féconde l’âme coule de leur prunelle extasiée.

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A Mme de Bléry, trois dépêches de Sylvère :

« Lili a une méningite. »

« Ma fille est perdue. »

« Mon enfant est morte. »