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Il l’étreignit plus fort :

— Veux-tu ?

Alors elle sanglota, mais ne répondit pas.

— Au revoir donc ! dit-il plus haut.

Il l’aida à monter en wagon. Les employés fermaient les portières ; le train sifflait.

Sylvère s’appuya à la fenêtre, tenant dans ses mains le bouquet de roses blanches que Paul lui avait porté à la gare. Et quand le train se prit à filer, elle se pencha, agitant les fleurs, dont la tache claire remua, diminuée, jusqu’à ce qu’elle se perdît sous l’arche d’un pont.

Alors, Paul pirouetta, regarda l’heure au cadran et dit à Louise :

— Fichtre ! nous dînerons tard. Dépêchons.

Elle le suivit, monta dans son coupé et, à Paul qui entrait après elle :

— Tu dînes avec moi, n’est-ce pas ?

— Impossible, merci.

— Comment, Paul, tu me laisses seule, ce soir, où j’ai de la peine ?

— Je le regrette ; mais on m’attend.

— Envoie un télégramme.

— C’est impossible, je te le répète ; je me suis formellement engagé.

— Tu savais cependant que Sylvère partait aujourd’hui.

— Eh ! bien ?

— Paul ! c’est mal. Tu n’aimes plus Sylvère.

— Tu crois ?

— Ne le prends pas sur ce ton. Sylvère est malheureuse. Elle t’aime.

— A sa façon, peut-être !

— Alors ?

— Alors, je me sens admirablement libre de faire