ailleurs qu’à la Revue des Universités. Et, à ce propos, voici une autre lettre du nouveau directeur d’un grand journal qui te rappelle ta promesse pour un roman…
— José de Meyrac ! exclama Sylvére avec une vivacité si grande et un tel rayonnement du visage que Louise la regarda, stupéfaite.
— Oui, José de Meyrac ! Je te demande pardon, mais je ne savais pas ?
— Que ne savais-tu pas ?
— J’ai dû lire toutes tes lettres…
— Certes. Je t’en avais priée.
— Eh ! bien, j’ai regretté d’avoir ouverte celle-ci, un peu plus… confidentielle que les autres.
— Je n’ai rien à cacher.
— Toi, peut-être ; mais lui ?
— Que dit-il donc ?
— Tiens, lis… Des expressions d’une tendresse…
— Très dévouée et très platonique, acheva Sylvère résolument.
— Un petit saint, quoi ! saint José de Meyrac !
— Moque-toi.
— Non ; mais il faut être en bois pour t’aimer comme tu le désires ! Alors je pense aux saints dans leurs niches.
Sylvère lisait, l’œil mi-clos, très brillant sous la frange des cils, et Louise songeait :
— Elle et mon frère ne sont pas faits l’un pour l’autre ; comment tout cela finira-t-il ?
— Brave cœur, murmura Sylvère en repliant lentement la lettre de José, et toute perdue dans un rêve que Louise interrompit très doucement :
— Sais-tu que tu es plus candide encore qu’on ne se l’imagine, ma petite Sylvère ? Ainsi tu crois bonne-