Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/221

Cette page n’a pas encore été corrigée

Sylvère tressaillit.

Louise appuya :

— Ton roman, Roses d’adieu.

— Eh bien, quoi ?

Louise feignait de feuilleter attentivement des lettres. Après un temps elle prit enfin celle-ci et elle lut :

« Chère madame, ma résolution est, maintenant, bien arrêtée ; et je viens vous prier de me retourner le manuscrit de Roses d’adieu, dans son entier ; nous aurons quelques changements à vous proposer, et vous prendrez naissance dans le numéro du 15 mai. Pour faire marcher les choses plus promptement et être plus certains de passer à l’heure dite, si vous le pouvez, veuillez passer, vous-même, à la Revue demain, vers deux heures.

« Votre dévoué,

« De Labut. »


— Le misérable ! cria d’abord Sylvère.

Puis, au bout d’un instant :

— Le 15 mai ? Ne sommes-nous pas en juin ?

— Le 2 juin, oui, ma mignonne. Et… le deuxième numéro de ton roman a paru hier.

Sylvère la regarda sans comprendre.

— Tu dis ?

— Allons, reste calme, je te prie. Ce qui est fait est fait. Cette lettre arriva chez toi le lendemain du jour où… tu tombas malade. Il m’était impossible de prendre ton avis, tu délirais. Mais tu penses bien que je trouvais l’occasion trop belle pour ne pas en profiter. Je répondis à ce personnage moi-même, lui envoyant ton manuscrit, le remerciant de sa décision et lui apprenant le mal subit qui te retenait chez moi, couchée,