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— Je veux bien, répondit Sylvère, résignée.

Il ouvrit une porte, au fond de son cabinet et, s’effaça pour faire passer Mme du Parclet.

Elle hésita, visiblement, mais d’un arrêt très court, et, bravement, elle passa.

Derrière elle, en souriant, de Labut ferma la porte.

Ils se trouvèrent sur un palier intérieur.

Avec une vivacité qui ne laissa pas à Sylvère le temps de s’étonner, il ouvrit une porte en face et, cette fois, il passa le premier en disant gaiement :

— Je vous demande pardon, mais c’est pour ne pas vous promener par toute la maison, Ayez l’obligeance de m’attendre ici, je vais vous le chercher.

Ici, c’était un petit salon obscur, meublé d’un divan rouge, de quelques fauteuils, d’une table, d’un buffet-bibliothéque garni des numéros de la Revue. Les volets étaient à demi fermés, et les grands rideaux sombres de la fenêtre s’écartaient à peine sur des vitres peintes. De Labut fut assez longtemps absent. Enfin, il revint portant le cadre carré d’un portrait en buste qu’il posa sur le divan.

Sylvère fut prête à s’écrier :

— Ce n’est pas Musset, c’est Chateaubriand !

Elle ne reconnaissait pas le poète des Nuits.

Mais il la prévint, lui donnant des explications, s’efforçant de l’intéresser à cette toile, de l’entraîner dans une discussion. Même il s’assit sur un coin du divan. Il s’installait ; Sylvère, n’ayant pas l’air de voir le fauteuil qu’il avait poussé derrière elle, demeurait debout.

En causant, elle fit quelques pas vers la sortie. Alors il se leva vivement. Comme si elle avait peur, elle marcha plus vite. Ils arrivèrent ensemble devant la porte restée ouverte ; mais, ayant qu’elle ne l’eût