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tre, la criblaient. Et les femmes n’étaient pas les moins hardies. Justement un superbe marquis de la même comédie se trouva là comme s’il sortait de la poche de Colombine : c’était le baron Brelley. Il offrit son bras à Mme de Bléry, Paul enleva Sylvère, et, dans le tourbillon d’une valse, les deux couples s’enfoncèrent, disparurent.

Mais, après la danse, Sylvère s’obstina à rechercher Mme de Bléry, ne voulant rien entendre aux explications de Paul qui la retenait très près de lui.

— Je vous assure que nous sommes aussi seuls et aussi tranquilles ici que nous l’étions une nuit, vous vous souvenez ? sur la place du Parvis. Personne ne s’avisera de remarquer que nous resterons ensemble.

— J’entends fort bien ce que l’on dit des autres, répliqua Sylvère. Mais où donc est passée Louise ?

— Elle flirte avec Brelley.

— Elle flirte ?… interrogea naïvement Sylvère.

— Je ne suppose pas qu’elle soit venue ce soir, dans un aussi galant travesti, pour dire ses oraisons. Mais ne vous tourmentez pas, la voici ; je vais vous remettre sous son aile, trembleuse !

— Eh bien ! quoi ? décocha Louise un peu acerbe, tu t’ennuies déjà ? C’est gentil pour Paul.

— Adorable Pierrot, interrompit Alix Deschamps, qui s’avançait suivie d’un brillant escadron de fantoches, clodoches, pantins et autres masques, je suis requise de vous présenter un tas de jeunes seigneurs pleins de vices, que votre bouquet virginal empêche de dormir, je veux dire de valser : son unique conquête les hante de désirs. Les voici.

Et durant une litanie de noms à peine entendus, défilèrent des jeunes hommes d’assez bonne mine qui imploraient des danses multiples.