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suis tourmenté du désir de vous servir, et j’avais longtemps songé à vous rendre libre par un divorce, peut-être difficile à obtenir ; mais je suis avocat, j’aurais plaidé, et je possède quelque influence… Ce n’est pas possible, n’en parlons plus.

— Vous ai-je dit que j’avais une belle petite fille, ma chère Lili ? demanda tout à coup Sylvère, sans autre transition.

Et cette question semblait répondre aux interrogations muettes qui passaient dans les regards absorbés de José.

Sylvère ajouta :

— Elle vient d’avoir dix ans, et elle est d’une intelligence très précoce. Dans cinq ou six ans je commencerai à lui chercher un mari. C’est grave, cela ! une fille sans fortune ! Sa mère lui doit acquérir, à défaut d’argent, un peu de gloire et une bonne renommée…

José regarda silencieusement ce visage grave et pur, au front lourd de tristesses cachées, et s’effraya d’avoir peut-être compris.

En quittant Sylvère ce jour-là, il emporta un doute inquiet : qu’avait bien pu faire de honteux ce Jules Maurine ?




A Madame du Parclet.
« Madame,

« Je n’ai pas pu vous voir hier pour la suite de nos corrections, malheureusement interrompues l’autre jour. Et cependant ce travail presse ; car s’il n’était pas terminé à temps, je serais forcé, à mon grand regret, de commencer la publication d’un autre roman et cela vous ferait beaucoup attendre.

« Ce serait avec le plus grand plaisir que je me ren-