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pseudo-parent ; et c’était moi qu’il regardait, me faisant des signes terribles d’avoir à le suivre. Cela m’était impossible, à ce moment, à moins de passer le long de tous ces genoux frémissants, ou de renverser les négrillons qui bordaient le tapis. Il me fallut attendre la fin, la scène se prolongeant dans une attitude renversée de la L… magnifiquement impudique.

M. de C… avait dû sortir le premier. Un instant je me trouvai seule près de mon confrère du F…, qui s’attardait, prenant des notes.

Alors, angoissée, le geste suppliant, je m’arrêtai près de lui et j’eus le courage de lui dire :

— Par grâce, monsieur, n’écrivez pas mon nom ; ne me livrez pas toute vive aux échos ?…

— Et pourquoi pas ? me demanda-t-il en souriant…

— Parce que… Tenez, je vous en prie, rendez-moi un service : dites-moi… où sommes-nous ici ?…

— Mais, chez une très charmante femme ; me répondit M. B…, dont le sourire s’accentuait en ironie légère.

— Mais encore ? dis-je. Quelle femme ?

— Vous ne la connaissez pas ?

— C’est la première fois que je viens…

— Et qui vous a présentée ?

— Vous le savez bien, l’autre soir, Guy d’Harssay !

— Alors, vous ne savez pas ?…

— Quoi ?

Je devais avoir un air épouvanté. Il me regarda un instant, indécis, puis, se décidant tout à coup :

— Je ne puis rien vous dire, je quitte la table de Mme M… mais informez-vous avant de revenir.

— Revenir ! m’écriai-je, offensée.

— Vous me rappelez Mme C… qui vient de publier un premier volume de souvenirs sur l’Empire auquel