enfin causer sérieusement avec toi ; mais tu ne me parais pas disposé ; adieu.
— Reste donc. Allons, cause !
Il secoua la cendre de sa pipe et se recoucha, maussade.
Cet accueil rude impressionna le jeune homme ; sans le vague effroi qu’il avait de son frère, il n’aurait rien avoué ; mais sa féminité le pliait à l’autorité despotique que Robert exerçait sur lui comme son aîné et comme chef de famille.
Intimidé cependant, il prit un détour.
— Bargemont m’a demandé de tes nouvelles ce matin ; comme on ne te voit plus, on s’amuse à dire que tu te maries C’est peut-être vrai ?…
— Et cela t’intéresse ?
— Beaucoup.
— Merci !… Tu peux te rassurer… je n’en suis pas à cette extrémité.
— Tant mieux !… Alors tu n’as pas l’intention d’épouser Gatienne ?
Robert, serré à la gorge, leva les épaules sans répondre.
Alban s’épanouissait. Il sourit doucement, et, d’une voix basse, très émue, il ajouta :