Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
gatienne

d’époux, plus de maternité glorieuse ; la honte, rien que la honte. Puis elle s’emporta contre les séducteurs mille fois pires que les voleurs et les assassins, des scélérats qui employaient toutes les ruses pour triompher de la vertu des femmes ; il fallait les fuir, les chasser.

Et, sans détour, elle revient à Robert.

— Robert ne veut pas se marier ; il me l’a dit. S’il te recherche, c’est donc pour te perdre. Maintenant, ma Gatienne pourra-t-elle aimer un malhonnête homme ?

— Non, grand’mère, articula nettement la jeune fille qui ne pleurait plus.

De cette heure seulement, elle comprenait son malheur et le crime de Robert.

Quand elle se retrouva seule dans sa chambre, le soir de cette journée, cette femme de dix-sept ans, connaissant maintenant toute la vie, eut un élan de désespoir vers le Dieu qu’elle priait et lui demanda un refuge : la mort.