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gatienne

Fabrice avait envie de la frapper. Il s’affolait. Élevant la voix :

— Pauvre Robert ! dit-il.

Ce nom ainsi jeté vibra étrangement sur l’eau.

Gatienne avait un gémissement rauque qui sifflait dans sa gorge. Elle l’étouffait, les lèvres collées.

Alban pleurait.

Fabrice reprit, devenant odieux tant il souffrait :

— J’entends encore, quand il tomba, ce cri terrible…

Gatienne, à cette évocation, crut aussi l’entendre et jeta un horrible cri d’épouvante. Son bras se tendit, son doigt indiqua un point que ne quittaient pas ses yeux terrifiés.

— Là ! là ! disait-elle ; il est là, il me regarde, il appelle…

Puis elle porta ses deux mains à sa bouche écrasant, sur ses lèvres, les mots qui s’y pressaient et qu’elle ne pouvait plus retenir.

Fabrice s’était reculé, les jambes fléchissantes, comme assommé par cette dernière épreuve. Alban entraînait Gatienne. Mais elle se débattait et revenait vers la rive.

— Vous le voyez bien, il est toujours là. Pour-