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gatienne

— N’importe, devant nous, sans savoir, tu verras comme ce sera bon !

— On dirait que tu veux fuir la maison à tout prix, ce soir.

Elle eut un rire éclatant.

— C’est vrai, j’éprouve un besoin de mouvement extraordinaire.

— Allons ! dit-il très sombre.

Le dîner se passa rapidement ; Gatienne pressait le service. Elle enleva les enfants, les coucha avant qu’ils fussent endormis, et revint, en toute hâte, chercher Fabrice.

Le jour était haut encore ; le soleil traînait ses derniers rayons sur la cime déjà jaunie des grands arbres. Une tristesse montait de cette soirée de fin de septembre où les fleurs étaient devenues rares, où les herbes brûlées par l’été avaient des teintes flétries. Un silence morne semblait descendre du ciel gris bleu qui roulait vers le couchant de larges taches rouges.

— Partons vite, dit Gatienne entraînant son mari.

Comme ils sortaient de la maison, Robert parut sur la terrasse.