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II


La « grand’mère » de Gatienne n’avait jamais connu les joies maternelles. Vieille fille, elle s’était embarrassée sur le tard d’une gamine, orpheline de père et de mère, qui, du jour où elle aperçut mademoiselle Prieur, s’attacha à ses jupes comme un pauvre petit chien perdu et ne la voulut plus quitter.

— Tu seras ma grand’mère, veux-tu, la dame ? demanda la petite.

Et mademoiselle Prieur emmena l’enfant.

La rencontre était bonne pour toutes les deux.

Gatienne, de souche plébéienne, mais d’un sang pur, d’un tempérament sain, était née dans les montagnes de l’Auvergne. Sa mignonne tête ronde, toute bouclée, n’accusait aucune protubé-