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— Je vous en supplie, ne me dites pas « toi ! »

— Je t’aime, répondit-il avec force.

Elle balbutia, regardant autour d’elle :

— Taisez-vous ! Mon mari, mes enfants… respectez-moi…

— Ton mari ? C’est moi. Tu sais bien que tu m’appartiens ? L’autre, c’est ton amant : tu l’aimes, je le tuerai.

Elle se mit debout d’un geste et marcha sur lui.

— Moi auparavant, n’est-ce pas ? Tuez-moi donc tout de suite, et que cela finisse.

— Oh ! dit-il, tu te trompes ! Ce n’est pas cela qu’il me faut.

Il essaya de l’attirer à lui ; elle se débattit brutalement, le repoussant du poing dans la poitrine.

Il avait les dents serrées de rage.

— Ce que je veux, dit-il, c’est toi. Si tu me repousses, j’apprendrai la vérité à Fabrice.

Elle fit un cri d’épouvante et gémit sourdement :

— Fabrice !

Il reprit :

— Je lui dirai ton crime, afin qu’il te chasse comme tu m’as chassé, qu’il t’arrache tes enfants et qu’il te maudisse pour l’avoir trompé. Ose donc