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Ce tapotement remplit un moment le silence ; puis Mimi éclata tout à coup en sanglots.

Gatienne se redressa, balbutia quelques excuses et s’occupa de l’enfant.

Le résultat de cet incident fut une gêne assombrie qui régna jusqu’au dîner.

Puis les efforts de Fabrice, très affable et naturellement rieur, ramenèrent un enjouement qui sembla partagé par tout le monde.

Robert, ayant remarqué le soin que prenait Gatienne d’écarter de lui les enfants, s’appliqua à les attirer et y parvint. Au dessert, Claude à cheval sur l’un de ses genoux et Mimi assise sur l’autre mangeaient des noisettes dans son assiette.

Au bout d’un instant, tous les trois se tutoyaient. Et Fabrice plaisantait Robert sur ses dispositions pour la paternité. Clotilde, qui venait de rencontrer sous la table un pied quelque peu hardi, rougit si violemment, qu’elle ne remarqua pas la grande pâleur de Gatienne.

La jeune femme écoutait parler Robert, dont les paroles prenaient pour elle un sens poignant.

— Ô la petite coquette, disait-il à Mimi, elle porte son gâteau jusqu’à mes lèvres, et j’y ai à