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PREMIÈRE PARTIE
LA TECHNIQUE


I. — LES OUTILS DU PEINTRE.


Tandis que nos peintres ont choisi le bois ou la toile comme subjectile, les Chinois ont employé la soie ou le papier. Tandis que notre art connaît, à côté de la peinture, le dessin se constituant à lui-même son propre but, dessin et peinture ont toujours été entremêlés en Extrême-Orient. Tandis que les couleurs employées en Europe, ce trempe peinture à l’œuf, peinture à l’huile, conduisaient à une étude précise des formes, les couleurs employées par les orientaux, parfois éclatantes, parfois amorties et d’une sobriété presque schématique, gardaient une fluidité singulière, se prêtaient à des évanescences imprécises qui leur donnent un charme inattendu.

Les anciennes peintures sont généralement faites sur du coton, de la soie écrue ou du papier. Au VIII ème siècle, sous les T’ang, on commence à user de soie fine. On la désapprêtait à l’eau bouillante, on l’encollait d’amidon et on la planait au battoir. L’usage de la soie à trame fine préparée au moyen d’un encollage compact, se généralise sous les Song. Quant aux papiers ils étaient faits de fibres végétales, principalement de bambous. Recevant, comme