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que « Radé, fils de Thomas Pétrovitch, serait l’héritier de tous les biens de l’Église et de tous les travaux et de toutes les affaires du peuple, sa vie durant ».

Radivoé n’avait donc pas vingt ans quand il succéda à son oncle, et la succession qui venait de lui échoir était lourde de responsabilité et de péril.

Dès le début de son règne, Radivoé Pétrovitch se trouva en face de grosses difficultés.

Le pays qu’il avait à gouverner était sans cohésion et sans unité, sans frontières délimitées, habité de populations belliqueuses et rudes, sans rien de ce qui constitue un État. Mais Radivoé Pétrovitch n’était pas inférieur à la lourde tâche qui lui incombait. Énergique et volontaire il entendait centraliser le pouvoir entre ses mains. Pour mieux arriver à ses fins et acquérir plus d’autorité, il songea à devenir évêque et alla se faire sacrer à Petrograd où il s’attira les sympathies du tzar Nicolas II et de la Cour. Dès son retour de Russie, il entreprit son œuvre d’indépendance, d’unification et de progrès, fondant au Monténégro la première école primaire, la première imprimerie et luttant tantôt contre les Turcs, tantôt contre les Autrichiens. Mais de tels efforts demeurèrent infructueux et la délivrance tant attendue ne vint pas.

Bien qu’il fût de constitution robuste, ces insuccès ébranlèrent sa santé. Au printemps de l’année 1850, des symptômes