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IGOUMANE STÉFAN
(S’essuyant les moustaches.)


Que Dieu pardonne ; joyeuse fête !
Apportez-moi, enfants, les gouzlé,
mon âme les désire en effet
pour chanter, car depuis longtemps je ne l’ai pas fait.
Ne prends pas cela, Dieu, pour un péché,
C’est pour moi une habitude.


(Les diacres lui apportent les gouzlé.)


IGOUMANE STÉFAN
(Chante accompagné de gouzla.)


Il n’y a pas de jour sans la vue des yeux,
Ni vraie fête sans la Noël !
J’ai fêté Noël à Bethléem,
Je l’ai fêtée sur le mont Athos,
je l’ai fêtée à Kief la sainte,
mais ici cela tranche mieux
avec la simplicité et la gaieté.
Le feu flambe mieux que jamais,
la paille est répandue devant le feu,
les bûches sur le feu sont croisées,
les fusils crépitent, les rôtis tournent,
les gouzlé jouent, les kolos chantent,