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envahit le portique : ils venaient, me semble-t-il, d’entendre la réponse de je ne sais quel rhéteur à la conférence d’Agamemnon. Ils tournaient les idées en ridicule, critiquaient le style, la disposition…

J’en profite pour m’esquiver et me mettre, sans perdre un instant, à la recherche d’Ascylte. Mais je n’arrivais pas à trouver mon chemin et ne savais pas même où était l’auberge. J’avais beau prendre une autre route, je revenais toujours au même point. Enfin, fatigué de marcher et tout en nage, je me décide à accoster une petite vieille qui vendait des légumes.

VII. OU ENCOLPE RETROUVE SON AMI

« — Je vous prie, la mère, lui dis-je, sauriez-vous par hasard où je loge ? » Cette plaisanterie un peu simple parut lui plaire « Pourquoi non ? » répondit-elle. Et, se levant, elle se mit à marcher devant moi. Après tout, elle était peut-être sorcière…

Tout à coup, dans un endroit écarté, elle ouvre le manteau qui la cachait et me dit d’un air fin « C’est ici que vous devez loger. » J’allais protester que je n’avais jamais vu la maison quand j’aperçus à l’intérieur des tapettes[1]

  1. En latin tituli, qu’on a d’abord traduit par écriteaux : les écriteaux, portant leurs noms, que les courtisanes avaient sur leur porte. Bourdelot a établi qu’il valait mieux entendre par tituli « ces jeunes prostituées qui éveillaient par des attouchements lascifs les sens engourdis des débauchés de l’un et l’autre sexe et leur donnaient, pour ainsi dire, l’avant-goût du plaisir. Le lieu où se tenaient ces tituli se nommait ephebia, à cause de leur âge, comme le prouve un passage de saint Jérôme. Ce que Bourdelot ne nous apprend pas, c’est d’où vient le nom de lituli donné à ces jeunes gens. » (Note de de Guerle, le fils.)