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LE SATYRICON


PREMIÈRE PARTIE


ENCOLPE ET ASCYLTE


I. OU L’ON DÉPLORE LA RUINE DE L’ÉLOQUENCE

‘ Il y a déjà bien longtemps que je vous promets le récit de mes aventures. Le moment est venu de tenir parole aujourd’hui qu’une heureuse occasion nous réunit, car nous ne sommes pas ici exclusivement pour fixer des points de science, mais pour causer aussi et pour rire un peu en nous racontant de bonnes histoires.

Fabricius Vejento[1] vient, non sans talent, de flétrir les mensonges des prêtres et de nous révéler avec quel audacieux cynisme ils proclament, en se donnant des airs de prophètes, des mystères qu’ils ne comprennent même pas. Mais nos enfileurs de phrases sont-ils moins

  1. Ce farouche anticlérical est mentionné par Tacite. Il fut exilé par Néron pour une autre satire contre les sénateurs qui vendaient la justice.