crits que les érudits de l’avenir arrivent à des conclusions
beaucoup plus satisfaisantes et beaucoup plus sûres
que celles dont nous sommes obligés de nous contenter.
Pétrone est, en effet, d’une lecture difficile non seulement
pour un homme cultivé, mais pour un latiniste, mais même
pour les spécialistes, philologues et historiens, qui ont
consacré toute une vie de labeur acharné à l’étude de la
décadence latine (1)[1]. Nombreux sont les points sur lesquels
leurs travaux n’ont fait qu’accentuer la divergence
de leurs vues, et ce n’est pas sans motif qu’un traducteur de
Pétrone, J. N. M. de Guérie a intitulé le commentaire
qu’il lui consacre : Recherches sceptiques sur le « Satyricon » et sur son auteur.
Pour ne pas nous engager dans des discussions sans fin, nous nous bornerons ici.à indiquer les problèmes posés par la critique et les principales solutions entre lesquelles elle hésite, sans nous interdire cependant de laisser deviner nos opinions personnelles.
Il ne nous est parvenu qu’une partie du Satyricon ; les morceaux qui nous ont été conservés présentent bien des lacunes, bien des obscurités, bien des fautes. Non seulement l’époque où vivait Pétrone, non seulement le temps et le lieu où se passe le roman sont discutés, mais on n’est d’accord ni sur l’identité de l’auteur, ni sur le but de son œuvre, ni sur l’authenticité d’une notable partie des fragments qui nous sont parvenus. Nous allons examiner brièvement ces diverses questions.
I. L’auteur du « Satyricon ». Les manuscrits portent, sans autre indication, le nom de Titus Petronius Arbiter.
L’histoire a conservé la trace de nombreux dignitaires
- ↑ (1) « Tout le Satyricon me paraît semé pour nous de chausse-trapes », dit un savant interprète de Pétrone, M. E. Thomas L’Envers de la Société romaine : Pétrone. Paris, Fontemoing, 1902. Préface, p. vii.