Page:Petrone - Satyricon, trad. de langle, 1923.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui semblent d’une authenticité certaine. Nous ne saurions choisir un meilleur guide

« Peut-être, dit-il, aucun des nombreux interprètes qui ont tant travaillé sur cette production singulière ne s’est-il assez occupé du soin de rassembler et de présenter sous un seul point de vue tout ce qui se trouve, dans le cours de la narration d’Encolpe, de particularités éparses, d’après lesquelles on peut deviner bien des faits qui nécessairement devaient avoir précédé ceux que nous trouvons ici plus ou moins clairement exposés, plus ou moins défigurés par de très nombreuses lacunes dont on ne saurait calculer la grandeur respective. Ce soin, qui eût été léger, n’eût pas laissé fréquemment d’ajouter aux lumières que tant d’habiles gens se sont efforcés, mais non pas toujours avec un égal succès, de jeter sur une multitude de passages qui nous arrêtent encore par leur obscurité. Voici, à ce qu’il m’a semblé, tout ce que le narré d’Encolpe suppose avoir été précédemment raconté quelque part : de ce rapprochement résultera une idée nette, telle que l’on peut se la faire, avec quelque fondement, du caractère de cœur et d’esprit que Pétrone devait avoir voulu donner à ce principal personnage de ce drame narratif et satirique personnage qui, à plus d’un égard, semble avoir servi de modèle aux modernes Gil-Blas et Figaro.

« Encolpe, soit Grec, soit plutôt Romain d’origine, aurait appartenu à une famille honnête. On est fondé à penser que Pétrone l’avait représenté comme né dans la classe des hommes libres. Si on peut induire aussi de certains passages qu’Encolpe avait dû être quelque temps en service, il est permis de supposer que cet esclavage avait été accidentel, et peut-être uniquement le fruit ou la suite d’un dérangement de conduite bien prématuré. En tout cas, je ne sais si ce que l’auteur lui attribue de connaissances et d’acquis ne nous met pas en droit de conjecturer qu’il lui avait donné des parents d’un état qui aurait permis