Page:Petrone - Satyricon, trad. de langle, 1923.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’ouvrage serait nul et non avenu, puisqu’on aurait parlé à la fois de deux auteurs très différents, écrivant à des époques peut-être très éloignées.

4° Il existait encore de nombreuses lacunes dans le texte du Satyricon qui en rendaient le sens obscur et la lecture difficile. Elles se trouvèrent comblées d’une manière assez heureuse par le manuscrit découvert par Dupuis à Belgrade, traduit par Nodot et édité par Leers de Rotterdam.

L’inauthenticité en fut presque aussitôt péremptoirement établie, et par la seule étude de la langue le faussaire, mauvais latiniste, mais écrivain assez ingénieux, s’était servi des allusions contenues dans les fragments déjà connus à des événements qui n’y sont pas racontés pour en reconstituer le récit et avait exécuté ce travail avec assez d’adresse pour faire du Satyricon un ouvrage suivi, se suffisant à lui-même et ne présentant plus que de rares incohérences.

Nous n’avons pas exclu de cette traduction les fragments de Nodot, parce que, suivant la remarque de Basnage, ils donnent de la liaison à un ouvrage qui n’en avait pas et en rendent la lecture facile et agréable. Nous nous sommes borné à mettre entre une apostrophe renversée (‘) et une apostrophe (’) toutes les parties du texte dont l’inauthenticité n’est plus discutée aujourd’hui.

5° Les fragments découverts plus tard par Marchena à Saint-Gall ont également été reconnus inauthentiques et n’ont pas même le mérite de rendre l’ouvrage plus lisible. Nous avons donc jugé inutile de les traduire.

Arrivé au terme de cet ennuyeux mais indispensable paragraphe, il nous faudrait conclure, ne fût-ce que pour être clair, et nous ne trouvons à apporter au lecteur qu’une impression personnelle nous croyons pour notre part, et plus fermement encore depuis que nous avons traduit l’un et l’autre, que le Banquet est d’une autre main et d’une autre