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semblent indiquer que le remaniement que nous constatons est dû à un écrivain ou à un professeur qui, poursuivant un but très spécial et très précis, a pu altérer profondément le texte pour ne garder que ce qui était à sa convenance.

Cet abrégé, à son tour, a subi les injures du temps et présente de nombreuses lacunes. Il a été d’autant plus massacré par les copistes que ceux-ci ont dû s’ingénier à combler les lacunes, à rétablir le texte là où il était devenu illisible, à le corriger quand il renfermait des mots grecs, ou des termes techniques, ou des expressions populaires, ou des allusions à des usages qu’ils ne comprenaient plus, toutes occasions d’altérer davantage un texte déjà abîmé, que le Satyricon leur offrait en abondance.

Enfin, le texte que nous possédons ne nous est parvenu que par fragments successifs.

1° Un premier fragment découvert en 1476 a été imprimé à Milan, en 1482, et est resté le seul texte connu de Pétrone jusqu’en 1565. Il correspond aux deux meilleurs manuscrits de la Bibliothèque nationale et contient la majeure partie de ce qui nous est parvenu des aventures d’Encolpe, ainsi que le début du Banquet de Trimalcion. C’est la partie la plus sûrement authentique.

2° Le Codex Sambucus, publié à Vienne (1564) et à Anvers (1565), qui a servi à l’établissement des éditions publiées de 1564 à 1664, et le fragment trouvé par Corvin, dans un couvent de Bude, en 1587, ou Codex Pithœlus (de Pithou), donnent un texte moins bon, mais généralement considéré comme authentique et complétant sur plusieurs points les manuscrits précédents, dans lesquels ils s’emboîtent en quelque sorte.

3° Parmi les lacunes que laissait subsister la combinaison des différents manuscrits que nous venons de mentionner, il y en avait une particulièrement importante. Il nous manquait encore la dernière et majeure partie du banquet de