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où sont représentés des filets, des piqueurs avec leurs épieux, enfin tout l’attirail de la chasse.

Nous ne savions pas à quoi nous attendre quand un grand bruit se fit hors de la salle. Et aussitôt des chiens de Laconie s’y précipitèrent en courant autour de la table. A leur suite venait un plateau sur lequel se carrait un sanglier de la plus forte taille[1]. Il était coiffé d’un bonnet d’affranchi, et de ses défenses pendaient deux corbeilles, en branches de palmier, pleines, l’une de dattes de Syrie, l’autre de dattes de la Thébaïde. Il était entouré de marcassins, faits de pâte cuite au four qui, comme tendus vers les mamelles, indiquaient que c’était une laie. Nous fûmes autorisés à les emporter[2].

Pour dépecer ce sanglier, ce ne fut pas ce Coupez qui avait servi les volailles qui se présenta, mais un barbu très grand, aux jambes entourées de bandelettes et portant un habit de chasseur. Tirant son couteau de chasse, il en donna un grand coup dans le flanc du sanglier par la plaie béante sort un vol de grives. Des oiseleurs étaient là avec des gluaux qui, en un instant, s’emparèrent des oiseaux volant autour de la salle. Trimalcion en fait donner un à chacun de nous, et il ajoute : « Voyons un peu de quelle sorte délicate de glands se nourrissait ce gourmand. » Aussitôt des esclaves s’emparent des corbeilles suspendues aux défenses et distribuent par portions égales les dattes de Syrie et de Thébaïde aux soupeurs.

  1. C’est ici le troisième service.
  2. Non seulement on nourrissait et on abreuvait les convives, mais on leur distribuait des présents qu’ils étaient autorisés à emporter. Ces présents, qui pouvaient être soit des vivres, soit des objets plus ou moins précieux, s’appelaient apophoreta.