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s’étendent et sur mer et sur terre. Car le Cancer s’adapte aux deux éléments. Je n’ai rien voulu poser sur ce signe pour ne pas écraser mon horoscope. Sous le Lion naissent les dévorants et les autoritaires ; sous la Vierge, les efféminés, les fugitifs, les porteurs de chaînes ; sous la Balance, les bouchers, les parfumeurs, et quiconque vend sa marchandise au poids ; sous le Scorpion, les empoisonneurs et les assassins ; sous le Sagittaire, ceux qui louchent, qui regardent les légumes pour voler le lard ; sous le Capricorne, les portefaix auxquels, sous la charge, pousse du cal ; sous le Verseau, les cabaretiers et aussi les gourdes ; sous les Poissons, les cuisiniers et les rhéteurs. Ainsi tourne le monde, comme une meule, et toujours en tournant il fait quelque mal, que les hommes naissent ou qu’ils périssent.

Enfin, au milieu, vous avez vu du gazon avec, au-dessus, un rayon de miel. Cela non plus n’est pas fait au hasard. La terre, notre mère, s’arrondit comme un œuf au centre de l’univers et, dans son sein, renferme tous les biens possibles : et c’est là le rayon de miel. »

XL. ENTRÉE D’UN SANGLIER

Bravo ! crions-nous tous en chœur, et levant la main, nous jurons qu’Hipparque et qu’Aratus[1] ne sont pas hommes à mettre en parallèle avec notre hôte. Mais les serviteurs font leur entrée et posent sur les lits des tapis,

  1. De ces deux astronomes, c’est Aratus qui est le plus ancien. C’est sans doute pour montrer jusqu’où va l’ignorance des convives de Trimalcion qu’Hipparque est ici nommé le premier.