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À ces mots, le danseurs, changeant de monture, passe sur mon compagnon et l’écrase à son tour et de ses fesses et de ses baisers. Témoin de ce spectacle, Giton riait à s’en décrocher les côtes.

Frappée de sa beauté, Quartilla demanda avec intérêt à qui était cet enfant. Je lui répondis que c’était mon frère[1]. « Comment, s’écria-t-elle, n’est-il pas venu encore m’embrasser ? » Et, l’appelant, elle lui donna un baiser. Mettant ensuite la main sous sa tunique, elle ramena un ustensile si jeunet qu’elle s’écria : « Cela, demain, fera parfaitement le service comme hors-d’œuvre, mais aujourd’hui merci : après s’être offert un âne on ne se rationne pas à un poulet. »

XXXV. DU MARIAGE DE PANNYCHIS ET DE GITON

À ces mots, Psyché, s’approchant de sa maîtresse, lui dit en riant je ne sais quoi à l’oreille « Oui, oui, approuva Quartilla : tu as des idées merveilleuses. Pourquoi ne pas profiter d’une si belle occasion pour dépuceler notre Pannychis ? »

  1. Du Theil se demande si des phratries semblables à celles d’Athènes n’existaient pas à Naples, où il place, non sans de fortes raisons, les aventures d’Encolpe. Frater serait alors l’équivalent de φράτωρ ; Encolpe et Giton seraient membres de la même phratrie. La question ne se pose même pas, l’emploi de ce terme se justifiant autrement, comme le montre de Guerle le fils : « Le nom de frater, que l’on trouvera plusieurs fois répété dans cet ouvrage, était un nom de débauche chez les Romains : il signifiait un mignon : mais il est plus exactement rendu par le mot de giton, emprunté à un des personnages de cette satyre, et pris substantivement pour désigner celui qui se livre au vice honteux de la pédérastie. Nous verrons plus loin soror signifier une maîtresse. »