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là ? — Ouvrez d’abord, répondit-on, et vous le saurez. Pendant ce dialogue, le verrou tombe de lui-même et la porte poussée livre passage à une femme voilée, celle-là même que nous avions déjà vue avec le campagnard sur la place. « Pensez-vous, dit-elle, vous jouer de moi ? Je suis la servante de Quartilla, que vous avez troublée pendant que, devant la crypte, elle célébrait les mystères de Priape. Elle arrive du reste elle-même pour vous demander un moment d’entretien. Ne vous inquiétez pas : elle ne vous reproche pas une erreur involontaire et songe encore moins à vous punir. Elle se demanderait plutôt quelle divinité propice a conduit dans son quartier d’aussi charmants jeunes gens. »

XVII. LA PRIÈRE DE QUARTILLA, PRÊTRESSE DE PRIAPE

Nous n’avions pas encore ouvert la bouche, ne sachant trop que répondre, quand Quartilla entre, accompagnée d’une toute jeune fille, et, s’asseyant sur mon lit, commence par pleurer longuement. Nous continuons de plus belle à nous taire, déroutés par le spectacle de ces larmes évidemment préparées pour faire grand étalage de douleur :

Quand donc cette pluie vraiment exagérée s’arrêta, nous découvrant un visage hautain et joignant les mains à s’en faire craquer les jointures, elle nous apostropha comme suit : « Quelle est donc cette audace ? Et où avez-vous acquis cette maîtrise dans le crime qui dépasse tout ce qui se raconte ? Les dieux en sont témoins, vous me faites pitié personne jamais n’a pu impunément voir ce qu’il est interdit de connaître. Il est vrai que partout