puis aller nulle part sans voir cette lumière, ou une semblable, venir de là.
C’est un seul laurier qui fait verdir une telle forêt, car mon adversaire, par un artifice admirable, me fait errer parmi les branches, partout où il veut.
SONNET LXXI.
Endroit plus fortuné que tout autre, où je vis autrefois Amour arrêter ses pas et tourner vers moi ses saintes lumières qui rendent autour d’elles l’air si serein ;
Avec le temps, une solide statue de diamant pourrait plutôt tomber en poussière, que s’efface de mes yeux le doux geste dont ma mémoire et mon cœur sont remplis.
Je ne te verrai jamais sans m’incliner pour rechercher les traces que le beau pied de Laure a faites en cet heureux séjour.
Mais si dans un cœur valeureux, Amour ne dort pas, prie-la, mon Sennuccio, quand tu la verras, de me faire la grâce d’une petite larme ou de quelque soupir.
SONNET LXXII.
Hélas ! quand Amour vient m’assaillir, et c’est plus de mille fois la nuit et le jour, je retourne à l’endroit où je vis briller les étincelles qui m’ont allumé au cœur une flamme éternelle.
Là, je redeviens calme, à ce point que, soit à