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MADRIGAL III.

Il décrit allégoriquement les circonstances dans lesquelles il est devenu amoureux.

Un nouvel ange, sur ses ailes courtoises, descendit du ciel sur la fraîche rive où je passais seul, poussé par ma destinée. Quand elle me vit sans compagnie et sans suite, elle tendit par les herbes qui verdissent le chemin, un lacet ourdi avec de la soie. C’est alors que je fus pris, et cela ne me déplut point, si douce était la lumière qui sortait de ses yeux.


SONNET LXX.

Il voudrait fuir loin des yeux de Laure, mais elle voit partout.

Je ne vois pas où je pourrais fuir désormais. Les beaux yeux de Laure me font une si longue guerre, que je crains, hélas ! que la surabondance de douleur ne tue mon cœur qui n’a aucune trêve.

Je voudrais fuir ; mais les rayons amoureux, qui jour et nuit sont dans mon cœur, resplendissent tellement, qu’après quinze ans ils m’éblouissent plus encore que le premier jour.

Et leur image est si répandue partout, que je ne

    de proverbes sans suite, du genre de celles que les anciens appelaient balivernes (frottole). Castelvetro croit que ces proverbes concernent Laure ; Lelio pense que cette canzone fait allusion à la cour papale ; d’autres enfin pensent qu’elle se rapporte tout à la fois à la retraite de Pétrarque à Vaucluse, à son amour pour Laure et à la cour pontificale. Quoi qu’il en soit, j’ai dû en donner ici la traduction, me bornant à suivre littéralement le texte, sans chercher à lui attribuer un sens, ni même à compléter, au point de vue grammatical, bon nombre de phrases inachevées.

    (Note du traducteur.)