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sans crainte ; aussi mes peines commencèrent au milieu de la commune douleur.

Amour me trouva complètement désarmé, et s’ouvrit le chemin de mon cœur par mes yeux qui sont devenus une porte et un passage pour les larmes.

Mais, à mon avis, cela ne lui fut pas un honneur de me frapper de flèches en cet état, et de ne vous avoir pas même montré son arc, à vous qui étiez armée.


SONNET IV.

Il glorifie le lieu où Laure naquit.

Celui qui montra dans son œuvre admirable une prévision et un art infinis ; qui créa l’un et l’autre hémisphère, et fit Jupiter plus doux que Mars,

Venant sur la terre pour révéler le sens des Écritures qui avaient, pendant de longues années, tenu la vérité cachée, délivra Jean et Pierre de leurs liens, et dans le royaume du Ciel leur donna leur place,

Il ne fit pas à Rome la grâce de naître chez elle, mais bien à la Judée ; tant il lui plut toujours d’exalter l’humilité par-dessus tout.

Et, de nos jours, il nous a donné d’une petite bourgade un Soleil tel, qu’on rend grâce à la Nature et au lieu où une si belle dame vint au monde.


SONNET V.

Il joue ingénieusement sur le nom de Laure, pour célébrer ses louanges.

Lorsque j’applique mes soupirs à vous appeler et à prononcer le nom qu’Amour écrivit dans mon cœur, c’est la syllabe lau que l’on entend tout d’abord retentir parmi les doux accents de ma voix.