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SONNET XXVII.

Au retour de Laure, le ciel se rassérène, et le calme renaît.

Mais quand le doux rire, humble et tranquille, ne cache plus ses merveilleuses beautés, le très antique forgeron sicilien met en vain les bras à la forge ;

Car les armes trempées à toute épreuve dans le Mongibello, tombent des mains de Jupiter ; et il semble que sa sœur se renouvelle peu à peu sous le beau regard d’Apollon.

Du rivage occidental se meut un souffle qui fait naviguer en sûreté le navire, sans qu’il soit besoin de l’art du pilote, et qui réveille les fleurs, parmi les herbes, dans tous les prés.

Les étoiles malignes fuient de toutes parts, dispersées par le beau visage inspirant l’amour, pour lequel de nombreuses larmes ont déjà été répandues.


SONNET XXVIII.

Pendant tout le temps que Laure est absente, le ciel reste troublé et obscur.

Le fils de Latone avait déjà neuf fois regardé du haut du balcon céleste, pour chercher celle qui lui fit longtemps pousser en vain ses soupirs et qui en fait maintenant pousser aux autres.

Quand, las d’avoir cherché, il ne put savoir où elle s’était arrêtée, si elle était près ou loin, il se montra à nous, comme un homme insensé de douleur, qui n’a pas retrouvé la chose tendrement aimée.

Et triste ainsi, se tenant à l’écart, il ne vit pas revenir le visage qui, si je vis, sera célébré dans plus de mille écrits.